Les bottes sont rangées, pas loin de la cheminée…noël arrive si vite. Pen Duick II est sagement amarré dans le port du Pouliguen. Mardi, nous le ramènerons dans les bras des ses fidèles serviteurs à l'ENVSN.  Désolé, mais le coeur n'y était pas pour écrire quelque chose depuis notre demi tour au milieu de l'Atlantique.

Le cerveau en jachère, embrumé par une météo maussade, des vents contrariants et une mer chaotique, n'avait pas envie de s'épancher. Certes, j'avais moins de chemin à faire vers New York, mais j'ai senti que le bateau souffrait trop. Ce premier stigmate, discrète cicatrice sur le pont mais réelle blessure, était un signe. Alors faire demi tour s'imposait comme la plus sage et douloureuse décision. Mais cette frustration, marinée pendant ces 10 derniers jours dans une saumure humide, a disparu sous la chaleur de l'accueil des copains du Pouliguen. 

J'ai cette chance de choisir mes souffrances, donc aucune raison de m'en plaindre. Et l'érosion des souvenirs ne laissant en mémoire que les bons, je commence déjà, en dérushant les images filmées, à avoir envie d'y retourner… c'est bon signe !

Histoire géniale à préparer et à tenter, je ne retiens que ces moments de partage avec mon fidèle Jean Bapt, avec l'équipe de l'ENVSN, Isabelle, David, Gwen, Lulu et les autres qui auraient bien voulu aussi visiter New York; avec l'association Eric Tabarly, Gérard, Jacqueline, et tous les amis du projet "Sailing Legends"… 

Tellement heureux de lire aujourd'hui ces commentaires passionnés, générés par ce coup de projecteur sur Eric et ses bateaux légendaires.

 Ces 25 jours passés à bord de Pen Duick II m'ont confirmé cet amour de la mer, des bateaux et des gens qui vont dessus, je ne sais pourquoi, mais je ne m'en lasse pas. Toutes ces choses que seuls les marins connaissent, ces moments difficiles sans témoin, les oreilles aux aguets et la truffe en l'air, appréciant ce temps qui glisse sous la coque et disparait dans le sillage, ce vent qui gonfle et cette mer qui enfle, toute cette énergie vitale que l'on veut retrouver au plus vite quand les vicissitudes terriennes, trop vite, imposent leur rythme. 

Dans une semaine c'est Chicago, où je vais rejoindre avec un immense plaisir mes collègues d'Artemis Racing pour la prochaine étape des ACWS. Vitesse, quand tu nous tiens…

 

The boots are in a row, drying not far from the fireplace... Christmas arrives so quickly!

Pen Duick II is quietly moored in the port of Pouliguen, Tuesday we will bring him back into the arms of his faithful servants at the ENVSN. Apologies, but the heart was not there to write something sooner for our U-turn in the middle of the Atlantic. The brain was clouded by the gloomy weather, contrary winds and a chaotic sea, did not want to spill. Admittedly, I had a shorter distance to New York, but I felt that the boat was suffering too. The first sign was a discreet scar on the deck, but real injury was just waiting to happen. A turn around was needed, a very painful but wise decision. And the frustration that steeped in it's kettle for the past 10 days during the return home instantly disappeared under the warm welcome of my buddies in Le Pouliguen.

I have this unique opportunity to choose my way of suffering, so I have no reason to complain. And the erosion of those memories that reveal the positive ones as I excitedly watch the filmed images make me want to go back... That's a good sign!

A great history of preparation and attempt, I will always remember sharing these moments with my faithful JeanBapt, the team of ENVSN, Isabelle, David, Gwen, Lulu and others who would have liked to also visit New York, with the Association Eric Tabarly, Gerard, Jacqueline, and all my friends of the 'Sailing Legends' project...

So happy today to read the passionate commentaries generated by the spotlight on Eric and his legendary boats.

The 25 days aboard Pen Duick II have confirmed to me that, I don't know why, but I will never get tired of a love of the sea, boats and people going on, all those things that only sailors know, the hard times without witnesses, ears alert and the nose in the air, enjoying the time that slips away under the hull and disappears in the wake, the swell of the wind and the swell of the sea, all this vital energy that we want to recover as the earth spins too fast and imposes it's rhythm.

In a week I will be in Chicago, The Windy City, where with great pleasure I will reunite with my Artemis Racing colleagues for the next stage of the America's Cup World Series.

Speed...when you hold us....